La rubrique Méditer sans « chat viré »
Le prochain chat pitre
Pourquoi est-ce si difficile de passer au prochain chapitre de notre vie?
Sans doute parce que nous devenons facilement figés par la peur du changement, de l’inconnu, de l’incertitude et de l’instabilité. Et il faut le spécifier: ceci qui est tout à fait normal.
En effet, notre système nerveux nous dicte de faire attention aux dangers. L’amygdale cérébrale et ses acolytes détectent les dangers et activent notre système de réaction au stress si une menace est ainsi perçue. Notre réaction peut être celle de ne pas aller plus loin, de ne pas avancer ou de ne pas tenter de nouvelles expériences.
Demeurer dans notre zone de confort ne nous expose pas trop au danger. L’amygdale et ses complices font tout en leur pouvoir pour nous garder dans cette zone sécuritaire.
Toutefois, une autre partie de nous-mêmes située également dans le système nerveux, la « Zona Incerta » nous pousserait à aller de l’avant par simple curiosité. Elle nous propulse vers l’inconnu à la découverte de meilleures conditions de vie. Selon certains chercheurs, cette zone donnerait naissance à un sentiment de curiosité. Sous l’action de cette zone, nous sommes prêts à vivre avec une certaine peur, une certaine insécurité ou instabilité afin d’accéder peut-être à une existence plus alignée sur qui nous sommes vraiment. Ou simplement à suivre notre pulsion ou sentiment de curiosité.
Fermer un chapitre de notre histoire n’est donc pas toujours facile à réaliser puisque notre cerveau s’y réfère régulièrement pour détecter les éventuels dangers. Et ces derniers peuvent être aussi banals que le simple fait de voir quelque chose nous rappelant une expérience désagréable.
Puisque notre cerveau nous ramène sans cesse vers des expériences antérieures (pour éviter de les revivre), ça demande beaucoup de persévérance de notre part pour se libérer du passé. Le mode par défaut de notre système nerveux génère un nombre incalculable de pensées de toutes sortes, d’images mentales, de jugements qui s’acharnent sur nous, qui nous rappellent ce que l’on a vécu, ce que l’on doit éviter, etc. Cette « activité mentale », pour ne pas dire « agitation », est très épuisante à la longue!
Se libérer de l’emprise du passé demande une bonne discipline.
La pratique de la pleine conscience qui nous permet d’être présents à ce qui est là, en soi et autour de soi, dans l’instant, et sans porter de jugement est plus qu’un simple outil. C’est une pratique qui, une fois intégrée dans notre vie quotidienne, peut nous amener à un autre niveau de vie en ouvrant notre champ de conscience.
La pratique de la pleine conscience a un impact sur la dimension de l’amygdale cérébrale. Selon plusieurs recherches, l’amygdale diminuerait de volume avec une pratique régulière. Cette partie de notre anatomie ne cesse pas pour autant de fonctionner, elle va simplement s’activer pour de bonnes raisons.
Avec la pratique de la pleine conscience, nous apprenons à observer les moments où nous basculons inutilement dans une mer de pensées qui prennent d’assaut notre être tout entier et nous empêchent de vivre pleinement ces précieux moments présents qui nous sont offerts.
Pour passer au prochain chat pitre de notre vie, c’est finalement assez simple: il faut se libérer du passé afin de savourer l’instant présent dans lequel chaque seconde constitue une nouvelle page du grand livre de notre incroyable existence.