F comme FLOW

Être à flot dans le flow
C’est le psychologue Mihály Csíkszentmihályi qui a élaboré le concept du flow dans les années 70. Ceci ne signifie pas que le flow a commencé à exister seulement à partir de ce moment! Le flow a certainement toujours existé. Ce concept a d’ailleurs été maintes fois décrit dans l’histoire de l’humanité. Certains parlaient d’état de grâce, d’autres d’illumination.
Ce mot anglais se traduit par « flux ». Le flow serait un état de concentration ultime permettant à l’individu qui en fait l’expérience d’être totalement absorbé par l’activité en cours. Les émotions vécues dans cet état particulier sont contenues et canalisées dans le moment présent et en totale coordination avec la tâche ou l’action accomplie à ce moment précis.
Selon Csíkszentmihályi, le flow est un état que l’on atteint si la motivation est présente et cette « expérience suprême » comme il la nomme, se distinguerait par un sentiment de joie spontanée, voire même d’extase.
Ça vous intéresse de vivre cet état de grâce?
Sachez que pour en arriver à un tel niveau de béatitude, vous devriez répondre à quelques-uns des critères suivants toujours selon Mihály Csíkszentmihályi.
Les voici donc :
1) Forte concentration sur le moment présent. Vous êtes totalement présent à cet instant dans l’ici et le maintenant;
2) Absence de la distance entre le sujet et l’objet. Ce contact direct avec ce qui est que ce soit une situation, une activité ou un objet;
3) Peu ou pas de sentiment de conscience de soi. Celui que l’on nomme couramment « l’égo » s’efface pour laisser l’être dans son entièreté s’exprimer;
4) L’impression de contrôle et de puissance sur l’activité ou la situation. Sentir son plein potentiel en action;
5) Notion du temps modifiée. Ce moment vécu dans le flow permet d’oublier le temps qui passe. Se sentir en dehors de la prison du temps en quelque sorte. En être libéré;
6) Grande source de satisfaction ou de motivation avec l’activité en cours. Joie ultime jumelée à du bien-être.
Une autre psychologue, Kendra Cherry, a ajouté 3 critères qui pourraient également compléter cette liste :
7) Une rétroaction immédiate. Une correction du comportement s’effectue automatiquement en vue de s’aligner sur une réussite imminente.
8) Un sentiment de potentielle réussite. Cette impression que ça va fonctionner, d’être sur la bonne voie;
9) Un sentiment d’une expérience tellement passionnante que les autres besoins semblent négligeables. Vous n’avez qu’à penser à vos jeunes devant leurs jeux vidéos qui oublie de se nourrir ou de se laver!
Mihály Csíkszentmihályi décrit le flow ainsi : « Pour entrer dans le flow, ressentir cette joie optimale, il faut se situer entre l’état d’excitation et de contrôle. La tâche entreprise est un défi, elle est réalisable, mais demande une concentration profonde. On s’implique complètement sans percevoir l’effort comme une douleur, le souci de soi (l’ego) disparaît au profit du sens de soi, les heures deviennent des minutes, on a le sentiment de contrôler pleinement son action, d’en être totalement responsable.»
Les sportifs de haut niveau sont reconnus pour expérimenter régulièrement le flow. Ils passent dans un état où leur attention est hyper focalisée. Dans cet état, leur capacité psychologique et physique augmente. Certains parlent de certaines parcelles de leur performance vécues au ralentie. N’oublions pas que le temps est distordu dans cet état particulier.
Pour les neuro-scientifiques, le flow n’est rien d’autre qu’une attention sélective. Et c’est dans le cortex frontal que le tout s’enclencherait grâce à l’action de la noradrénaline.
Pour certains, c’est l’extase et pour d’autres un mécanisme biologique! Et si les deux avaient raison!
Le lien avec la pleine conscience
La pratique régulière de la pleine conscience stimule notre capacité à être en contact direct avec ce qui est. Elle nous permet d’accéder à une meilleure concentration sur le moment présent et d’aiguiser notre aptitude à la présence attentive. Cette pratique élargit notre champ de conscience de manière à devenir moins centré sur soi malgré que la perception par nos sens devienne plus affinée. On se rapproche de l’état du flow tel que décrit précédemment ne trouvez-vous pas?
Pour terminer ce sujet voici une belle chanson provenant des Premières Nations nous rappelant que le flow se retrouve bien sûr au coeur de la nature: The river is flowing
MClôde