Les printemps de nos vies et leurs surprenantes reconstructions
Ces derniers mois furent une période intense de transformation. Et ce n’est pas la première fois que cela se produit. Comme si mon existence était dictée par des cycles tels que ceux que l’on retrouve dans la nature et qui sont associés au printemps où tout reprend vie après des mois d’immobilité. Avez-vous déjà vécu cela?
On pourrait l’appeler le cycle de la reconstruction.
Franck Dhumes a dit : « On passe sa vie à se construire et le reste à se reconstruire. »
Belle et réaliste cette citation, n’est-ce pas?
Lorsque je vis un certain inconfort, j’observe mes sensations corporelles, mes pensées, mes émotions……… et la nature. La plupart du temps, je retrouve un apaisement au cœur de la méditation et une réponse à mes interrogations au cœur de la nature.
Ce cycle que je suis en train de traverser et qui tire à sa fin en est un qui nous pousse tous, tôt ou tard, à abandonner ou à laisser aller des éléments de notre existence qui sont devenus inutiles ou néfastes. Il peut s’agir de relations, de pensées, d’objets, d’idées, d’activités, d’habitude, d’un lieu géographique, d’un aliment, etc. Les exemples sont quasiment infinis. Cette séparation, même si douloureuse ou simplement inconfortable, est gage d’une nouvelle vitalité, d’un nouvel élan, d’un changement. Toutefois, sachons que plus il y aura de résistance à ce détachement, plus la souffrance sera présente et plus ce cycle semblera s’éterniser.
On retrouve dans la nature plusieurs exemples de ce détachement qui nous rappellent ce à quoi on doit nous aussi faire face en tant qu’être humain.
Pensons par exemple à ces merveilleuses tulipes qui émergent majestueusement du sol en avril. Elles se déploient durant un certain temps, s’ouvrent et offrent leurs plus beaux coloris. Leur vraie nature fait en sorte qu’elles dispersent leur parfum qui se mariera aux arômes déjà présents dans l’environnement. La nature nous offre ce genre de spectacle et nous en sommes si privilégiés!
Pendant ce temps, les bulbes des tulipes prennent de l’expansion en fabriquant des racines qui grandissent et se déploient au cœur d’un espace intérieur caché de tous.
Puis, viendra le jour où la tulipe n’aura pas le choix d’accepter que certaines de ses composantes se décomposent. Ces dernières, les plus éclatantes de surcroit, celles que tous admirent, se détacheront de leur base. C’est ainsi que la fleur, la tige et les feuilles mourront doucement avec grande délicatesse en suivant un processus préétabli par la nature.
La magnifique fleur fanera doucement mais ce centre, ce socle ou cette base d’où elle provient perdurera.
Au printemps suivant, une nouvelle tige sortira de terre et une nouvelle tulipe naîtra parce que la base composée du bulbe et des racines aura survécu au cours des différents cycles.
Nos vies ressemblent un peu à cette tulipe. Ce moment où l’on sent que rien ne va plus peut survenir en tout temps. Ce moment où l’on sent que les choses nous glissent entre les doigts, que nos décisions semblent aléatoires et que la pire des choses est peut-être sur le point de se produire (si cela n’est pas déjà fait). Une série d’événements désagréables ou des situations sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle s’enchainent. Nous sommes en train de perdre nos atouts ou nos jolies pétales si vous préférez!
Et si ce processus était le même que celui de la fleur qui entame son cycle naturel!
Nous croyons que tout est fini! Que tout est fichu! Notre esprit ne perçoit plus ce qui s’en vient. C’est insécurisant. Notre cerveau active le processus de réaction face au stress car l’inconnu et la perte de contrôle sont omniprésents. Et si des situations perçues comme étant stressantes continuent de s’enchainer, on peut entrer dans un autre cycle beaucoup plus dévastateur cette fois, celui du stress chronique. Une fatigue s’en suivra et la porte d’entrée à différentes maladies associées au stress risque de s’ouvrir. On ne veut pas cela!
Accepter les cycles qui se déroulent au cœur de notre propre existence en tant qu’être humain nous préserve certainement de plusieurs maladies.
En prenant le temps d’observer ce qui se produit en nous et autour de nous moment après moment, sans jugement, nous permet de percevoir ce qui est, tel quel et de faire l’expérience directe de ce qu’on appelle: l’acceptation.
L’acceptation est un acte courageux (et fort différent de celui de la résignation) qui permet de briser les liens qui nous tiennent attachés à nos incessantes attentes que notre esprit fugace invente pour se sentir en sécurité.
Revenir à notre base ou à notre fondement est une sage action. Tels le bulbe et les racines de la tulipe qui s’affermissent et prennent de l’expansion au fil des saisons, notre base à nous se développe au creux de notre être profond.
De nombreux cycles font partie de la nature et nous faisons partie de celle-ci. À quoi bon de vouloir y échapper?
L’acceptation du cycle vital de notre reconstruction nous rapproche certainement de notre vraie nature. Abordons les cycles de la vie comme la fleur; avec candeur, splendeur et acceptation. C’est ainsi que nous pourrons continuer d’offrir le meilleur de nous même, cette essence tirée de notre nature profonde et vraie. MClôde